dimanche 9 août 2020

Des hommes couleur de ciel - Anaïs Llobet


Résumé :

Dans le pays où est né Oumar, il n'existe pas de mot pour dire ce qu'il est, seulement des périphrases : stigal basakh vol stag, un « homme couleur de ciel ». Réfugié à La Haye, le jeune Tchétchène se fait appeler Adam, passe son baccalauréat, boit des vodka-orange et embrasse des garçons dans l'obscurité des clubs. Mais il ne vit sa liberté que prudemment et dissimule sa nouvelle vie à son jeune frère Kirem, à la colère muette. Par une journée de juin, Oumar est soudain mêlé à l'impensable, au pire, qui advient dans son ancien lycée. La police est formelle : le terrible attentat a été commis par un lycéen tchétchène. Des hommes couleur de ciel est l'histoire de deux frères en exil qui ont voulu reconstruire leur vie en Europe. C'est l'histoire de leurs failles et de leurs cicatrices. Une histoire d'intégration et de désintégration.


Editions de l’Observatoire 

Collection : Fiction

Genre : fiction

09 janvier 2019

224 pages

9791032905340


Prix Ouest-France

Etonnant voyageurs 2019 



Mon avis : 

Sûrement le livre le plus surprenant que j’aurai lu en 2020 étant donné que ce n’est pas mon genre de lecture habituelle. Mais comme la médiathèque Voyelles de Charleville-Mézières à rouvert ses portes récemment une horde de nouveautés attend le lecteur. « Des hommes couleur de ciel » fait partie des coups de cœurs d’une bibliothécaire. Le marque-page avec la petite critique m’a donné envie de lire ce livre d’Anaïs Llobet. 


C’est de la littérature pur et simple, une alliance entre une histoire dure et un style d’écriture qui se lis très facilement. Dés les premières pages nous savons que nous entrons dans une histoire difficile et d’actualité avec les attentats et l’immigration. 


En plus du style d’écriture qui m’a permis de continuer à lire et à reprendre ce livre que j’ai abandonné pendant quelques jours nous avons le droit à des personnages attachants et décrits d’une finesse incroyable. Des personnages plus vrais que nature où personnes ne sortira indemne de cette histoire douloureuse. Il y a quelque chose dans cette histoire qui m’a poussé à lire, sûrement ce besoin de comprendre, comprendre où l’auteure à voulue emmenée le lecteur. En cours de lecture malgré les nombreuses interrogations que je me suis posés et quelques incompréhensions j’ai toujours ressentis le côté piquant de l’histoire dans le sens que nous savons bien qu’il y a des choses qui nous échappent, des choses que nous appréhendons en cours de lecture. J’ai malheureusement pas tout compris peut-être dû au fait que c’est très rare que je lise de la littérature (et beaucoup plus de thrillers). Y a sûrement des choses que je n’ai pas compris. J’aurai néanmoins imaginé une fin différente même si elle est surprenante et intéressante en l’état actuel, une fin peut-être poivrée. 


Un livre qui m’interroge beaucoup sur certains faits, il fait de toutes façons réfléchir, nous ne pouvons pas refermé ce roman sans qu’il ne bouscule certaines choses. Y a pas mal de thèmes abordés tel que l’immigration, la guerre entre la Tchétchènie et la Russie, l’homosexualité et l’acceptation de soi malgré la culture, la religion et la pression familiale. Sans compter l’histoire de la famille du terroriste et j’ai trouvé cela super l’histoire de Alice qui pendant tant d’année à du mentir pour pouvoir avoir l’acceptation du pays.


Un bon livre de littérature, un livre pas trop long  et sans longueur malgré des chapitres parfois longs. Vous ne sortirez pas indemne de cette histoire ! 


Quelques extraits que j’ai aimé (parmi d’autres !) : 


Bien sur que je les connais tes verbes de mouvement en russe mais ils servent à rien ici

Ici pas besoin de bondir sauter courir jusqu’à plus pouvoir respirer

Y a rien à fuir les gens sont tranquilles les avions passent sans bruit la terre tremble  mais c’est juste un tramway

Et quand ils disent on descend à la cave, c’est pour rapporter de l’alcool haram ou des livres déjà lus

Ils ont pas besoin de brûler des portes ici car les radiateurs marchent l’hiver

 Je te le dis, ils sont faciles à apprendre à aller sans se promener 

A marcher sans savoir où aller

A s’immobiliser sans respirer

A entendre sans respirer

A entendre un bruit, une explosion, fuir et ne plus jamais revenir



Tu les vois ces gosses soumis à tes ordres, ils écrivent déjà comme si leur vie en dépendait

Conjuguez au passé voir manger rire être aller vivre ressentir aimer jouer croire mourir

Ils savent que tu es la prof la plus sévère au monde mais ils ne savent pas ce que tu caches

Professeure sans pitié, chignon de vieille dame, pas de cris mais des mots méchants pour chacun surtout pour moi

Dis-moi  madame, pas mal ton déguisement, on pourrait presque te croire. Je suis le seul à deviner la vérité, à flairer vos trahisons

Le seul à savoir que tu ris que tu bois du vin tu détaches tes cheveux tu embrasses des hommes

Que tu joues à l ‘Européennes tu changes de prénoms tu enseignes une langue qui a colonisé la nôtre

Tu te crois libre.

Un jour , on viendra s’occuper de toi.


Anaïs LLobet présente son roman à librairie Mollat : 



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